DE LA FIN DU VOYAGE
AU DÉBUT DE L'HISTOIRE

UN COLLOQUE EN FRANÇAIS SUR LA SCIENCE-FICTION,
LE FANTASTIQUE, L’ÉPOPÉE FANTASTIQUE ET AUTRES GENRES CONNEXES

Présenté dans le cadre du Congrès Boréal 2003
24, 25 et 26 octobre 2003
Hôtel Days Inn Métro-Centre
Montréal

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VENDREDI, 24 octobre

Salle Terrasse (sous-sol)

17h00-18h00 — Inscription

18h00-18h30 — Ouverture du congrès et du colloque


SAMEDI, 25 octobre 

Salle Saint-François
Déplacements, voyages et égarements

10h00-10h30 — L'insolite d'une rencontre : la fonction des voyages extraordinaires dans La Liberté ou l'amour ! de Robert Desnos
Yves Thomas (Université Trent)

Apparaissant comme un écho, une référence, un témoignage, l’investissement d’une ressemblance entre Verne et Desnos dans La Liberté ou l’amour ! suppose un travail de médiation complexe. C’est ce travail intertextuel, cette suspension provisoire du récit dans une autre parole dont les propriétés sont susceptibles d’être détournées et substituées qu’il s’agira d’interroger sous l’angle d’une aventure fantastique. La question clé s’impose par sa simplicité et son caractère englobant : comment se traduisent ou se transposent ces dialogues entretenus avec les oeuvres de Verne et de Sue dans la représentation du quotidien dans La Liberté ou l’amour ! ?
   
10h30-11h30 — Relativité du bien et du mal et du bon et du méchant dans Cauchemar à louer de Serge Brussolo
Estelle Girard (chercheuse autonome)

Serge Brussolo donne à lire autrement dans son roman Cauchemar à louer les rôles et les repères entre les bons et les méchants. Les personnages brussoliens ne se réduisent pas facilement au principe général du bien et du mal et ils s’inscrivent dans l’entre-deux de ces tendances. On note un retournement de la place victimaire dans le récit brussolien. Cette stupéfiante inversion de l’opprimé en tyran donne à voir l’altération des lois à la frontière de l’illégalité et de l’illégitimité et la mise en place de règles de conduite hors norme érigées comme pratiques normatives.
   
11h30-12h00 — Jeu et enjeux de l’espace métamorphosé
Fabienne Claire Caland (UQAM)
   
12h00-13h00 — La vulgarité comme expression culturelle : Étude bakhtinienne psychanalytique du vulgaire dans les contes réalistes magiques comme expression d'une conscience culturelle
Stéphanie Walsh (Université de Toronto)

Dans l’analyse du discours postcolonial, et surtout de la littérature qui se dit réaliste magique, l’actualité culturelle d’une collectivité dépend d’une « mémoire collective » qui servirait de guide, de matrice pour toute forme d’expression, y compris la littérature. Toute question rattachée à la condition de production et aux contextes socioculturels dans lequel s’ancre la littérature est aussi importante que les horizons de réception, les horizons culturels et les rapports psyché-mythiques, explique Bakhtine. Les Enfants du Sabbat d’Anne Hébert et Une Saison dans la vie d’Emmanuel de Marie-Claire Blais, seront étudiés sous cette optique.
   
14h00-15h00 — Table ronde : Espace et territoire, limites et étendues
PARTICIPANTS : Pascal Théroux, Sylvie Allouche, Stéphanie Walsh, Fabienne Claire Caland, Estelle Girard, Yves Thomas
ANIMATRICE : Sylvie Bérard
   
Salle Saint-François
Liberté et enfermement

15h30-16h00 — Espace, douleur et questionnements dans la science-fiction québécoise
Sophie Beaulé (Université Saint Mary’s)

Tandis que l’immobilité et l’enfermement caractérisent la ville, la campagne, souvent désertique, apparaît un lieu de passage. Naturel ou transformé par la culture, l’espace extérieur véhicule la souffrance et un questionnement sur la nature de la réalité environnante et l’identité personnelle. En cela, la dimension spatiale transcode sur le plan fictionnel certains vecteurs du discours social québécois touchant la relation à l’histoire et à l’espace.
   
16h00-17h00 — Politiques biotech féministes en science-fiction du point de vue philosophique
Sylvie Allouche (Université Paris Sorbonne)

Que la philosophie ait à voir avec la science-fiction, quelques auteurs, tels Guy Lardreau ou Gilbert Hottois, l'ont déjà signalé. Je souhaite tester ici cette idée dans le cadre particulier de l'utopie féministe de science-fiction. Je commence donc par des considérations méthodologiques sur les rapports de la science-fiction et de la philosophie. Puis j'analyse la façon dont la comparaison de Pollen de Joëlle Wintrebert, Glory Season de David Brin et « Le Vol du Bourdon » d'Yves Meynard permet de conduire une forme de libre réflexion sur l'inégalité politique des sexes et la question de la transformation technique de l'espèce humaine.
   
17h00 — Rencontre avec Élisabeth Vonarburg (lecture)
   
18h00 — Repas


DIMANCHE, 26 octobre 

Salle Saint-François
Entre la fin de l’histoire et l’histoire sans fin  

10h00-11h00 — L'imaginaire de la fin dans la science-fiction québécoise
Pascal Théroux (UQAM)

Notre recherche consiste à définir les notions d’horreur et d’imaginaire de la fin, puis de voir comment l’horreur et les autres traits de l’imaginaire de la fin se déploient dans les récits analysés. Nous pensons que la plupart des traits de l’imaginaire de la fin déployés dans le roman Sur le seuil de Senécal gravitent autour de l’horreur, que c’est l’horreur et l’effet horrifique qui sont les deux clés de voûte à l’édifice littéraire de ce type d’écriture. Nous comparerons ce type d’écriture avec les traductions francophones de l’œuvre de Howard Phillips Lovecraft afin de voir comment l’horreur, en tant qu’effet de lecture, est ancrée dans le langage et dans le travail de la forme.
   
11h00-12h00 — Le nom du monde est rhizome : Les fictions ramifiées d'Élisabeth Vonarburg
Sylvie Bérard (Université Trent)

Depuis plus de vingt-cinq ans, Élisabeth Vonarburg s’affaire à échafauder un univers science-fictionnel complexe, reposant à la fois sur la dissémination et sur la prolifération d’unités thématiques récurrentes (ou topoï). D’allusions en reprises, de versions en revirements, se trame peu à peu entre les textes un réseau subjectif, un « arbre-univers ». Comment cette construction rhizomatique (pour employer les mots de Deleuze et Guattari) s’élabore-t-elle ? S’agit-il d’une stratégie englobante, cosmogonique voire téléologique ? Ou, au contraire, d’un système condamné à une perpétuelle incomplétude ? Dans quelle proportion ? C’est ce qu’il s’agira d’étudier ici.
   
Salle Nicolet

14h00-14h45 — Table ronde : Science-fiction, fantastique, fantasy, anticipation, horreur, réalisme magique et tutti quanti : avons-nous raison de fréquenter les mêmes colloques  ?
PARTICIPANTS : Sylvie Bérard, Pascal Théroux, Sylvie Allouche, Stéphanie Walsh, Fabienne Claire Caland, Estelle Girard
ANIMATRICE : Élisabeth Vonarburg
   


BIOGRAPHIES

Yves Thomas enseigne la littérature française à l’Université Trent. Ses champs de recherche et d’enseignement incluent la civilisation française, la critique littéraire et le surréalisme. Il a publié des articles sur l’orientalisme dans la littérature française à la fin du XIXe siècle et sur la luxure dans le roman français de l’entre-deux-guerres, de même que plusieurs essais sur Flaubert, Beckett et l’avant-garde littéraire.

Estelle Girard est détentrice depuis juin 2002 d’un doctorat de l’Université d’Aix-en-Provence. Chercheuse indépendante, elle explore le territoire des fantastiques et de l’imaginaire angloaméricain, français et québécois. S’intéressant particulièrement à l’œuvre de Patrick Senécal, elle a écrit un article intitulé « Patrick Senécal : de la normalité à la déviance, de la lucidité à la folie, de l’inaccessible sens à l’absurde monstruosité du non-sens » qui sera publié dans le cadre de la revue GERF dont le numéro axé sur le fantastique francophone paraîtra en 2004.

Fabienne Claire Caland travaille notamment sur la littérature et le cinéma fantastiques et sur la question de l’altérité dans les mythologies (grecques-romaines, et nordiques). Après avoir été chargée de cours durant huit ans à l’université de Limoges en littérature comparée, elle a entrepris récemment à l’UQAM une recherche postdoctorale qui a pour titre « L'autre dans la littérature fantastique ».

Stéphanie Walsh est étudiante en deuxième année de doctorat à l'Université de Toronto. Après avoir complété un baccalauréat en Lettres françaises à l'Université d'Ottawa, elle a poursuivi ses études à l'Université de Toronto où elle a obtenu une maîtrise en études françaises ainsi qu'une maîtrise en sémiotique en 2001. Depuis elle travaille sur sa thèse « Le réalisme magique et le postcolonialisme dans la littérature québécoise contemporaine » sous la direction de Janet Paterson, Roland LeHuenen et Julie Leblanc.

Sophie Beaulé enseigne à l’Université Saint Mary’s. Elle s’intéresse au Nouveau Roman français et ses liens avec les paralittératures ainsi qu’à la SFQ. Elle a publié récemment un article sur le personnage et l’espace dans la nouvelle SFQ (Solaris, 2003) et termine une étude sur Jean-Louis Trudel.
Sylvie Allouche a fait toutes ses études à Paris. Elle est actuellement en thèse de philosophie des sciences à la Sorbonne et chargée de cours. Sa thèse porte sur « Les interventions biotechnologiques sur le corps humain dans la Speculative Fiction ». Elle a en outre plusieurs articles en voie de publication, dont un dans Solaris.

Pascal Théroux détient un baccalauréat en histoire et en études littéraires, ainsi qu’une maîtrise en études littéraires de l’UQAM. Assistant de recherche dans plusieurs groupes universitaires, il a travaillé avec Bertrand Gervais sur l’imaginaire de la fin. L’horreur en tant qu’effet de lecture au sein de l’œuvre d’Howard Phillips Lovecraft était le sujet de son mémoire. Il travaille en ce moment avec Jean-François Chassay de l’UQAM sur la littérature face aux sciences, plus spécifiquement la génétique.

Sylvie Bérard enseigne la littérature québécoise à l’Université Trent. Elle a publié plusieurs articles sur la science-fiction et la littérature des femmes dans divers périodiques universitaires. Ses textes de fiction ont paru dans des revues telles que XYZ, La revue de la nouvelle, Solaris et Mœbius. Sa nouvelle « La guerre sans temps » lui a valu en 2003 le prix Aurora de la meilleure nouvelle en français.

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